Entreprenante 2023 : Mathilde Chetaille, de ART’témis

Mathilde Chetaille s’est impliquée auprès de plusieurs causes sociales, il allait donc de soi que son projet d’affaires adonde dans le même sens. Son désir de soutenir l’organisme SOPAR Bala Vikasa, combiné à sa passion pour le dessin et à sa volonté de mener un projet, l’ont poussée à créer ART’témis. Cette entreprise québécoise de produits artistiques vise à amasser des fonds pour parrainer une veuve et sa famille en Inde durant un an, tout en sensibilisant les consommateurs aux enjeux reliés au féminisme.

Dans quel contexte t’es-tu familiarisée avec la cause des femmes en Inde?

Au secondaire, j’ai fait partie du comité SOPAR, j’ai donc participé à plusieurs projets sociaux, comme le financement de puits, pour soutenir les communautés en Inde. Aussi, dans le cadre d’un projet scolaire, j’ai écrit un livre illustré sur la réalité des femmes en Inde afin d’amasser des fonds pour l’organisme, ce qui m’a permis d’en apprendre encore davantage sur leur situation.

En Inde, être veuve n’est pas bien vu. Les femmes sont rejetées et mises à l’écart. L’organisme SOPAR veille à les aider et à les outiller pour favoriser leur réintégration et leur permettre de travailler afin qu’elles puissent subvenir aux besoins de leur famille.

Après le secondaire, je voulais continuer de m’impliquer auprès de cet organisme, donc j’ai décidé de démarrer un projet me permettant d’amasser des fonds pour la cause.

Parle-nous un peu plus d’ART’témis.

C’est une entreprise de produits artistiques dérivés. Je réalise des œuvres à l’aquarelle ou au crayon, que j’imprime sur différents médiums : tote bag, carte postale, autocollant, etc. Chaque création a un message féministe et est accompagné d’un texte, puisque je souhaite sensibiliser les gens aux enjeux reliés au féminisme à travers mes oeuvres. D’ailleurs, ma première collection s’appelle Femmes inspirantes.

Depuis novembre 2022, je vends mes oeuvres en ligne ainsi que dans une boutique d’artisanat, et tous les profits vont à SOPAR pour le parrainage d’une femme veuve en Inde. D’ailleurs, sur mes réseaux sociaux et dans mon infolettre, je vais donner des nouvelles de cette femme que je soutiens. Les gens pourront donc avoir une idée concrète de l’aide qu’ils apportent en achetant mes œuvres.

D’où vient ton intérêt pour l’entrepreneuriat?

Je n’ai pas grandi dans un écosystème entrepreneurial, mais j’ai participé à plusieurs événements entrepreneuriaux dans le cadre de mes implications sociales au secondaire et au cégep. J’aime le fait qu’entreprendre me permet de toucher à tout, d’acquérir des connaissances dans plusieurs domaines et de pouvoir réaliser des choses qui rejoignent mes valeurs.

Comment es-tu passée de l’idée à la concrétisation du projet?

J’ai toujours eu plein d’idées en tête, mais de la difficulté à les réaliser. Cette fois, je voulais aller jusqu’au bout. Alors j’ai travaillé mon idée, puis je me suis inscrite au concours Taille ta place, un programme de bourses pour la réalisation de projets personnels ou communautaires. Cette première expérience concrète, grâce à laquelle j’ai remporté une bourse et trouvé un mentor, m’a vraiment permis de concrétiser mon idée et de la propulser davantage.

Quels défis as-tu rencontrés durant le démarrage de ton projet?

Durant le processus, je crois que de mettre en mot mon idée d’affaires a été l’étape la plus complexe. Participer au concours Propulse ton idée m’a beaucoup aidée dans ma démarche de formuler un message clair.

Encore à ce jour, mon plus grand défi est de trouver le temps de travailler sur mon projet. Avec l’école, la conciliation projet-étude est plus difficile. J’ai beaucoup planché dessus lors de mes vacances d’été, mais je dois maintenant trouver le moyen de poursuivre le développement d’ART’témis malgré l’école qui reprend et la vie qui continue.

Qu’as-tu acquis à travers le processus de création d’une entreprise?

J’ai acquis une foule de connaissances sur différents sujets, me permettant de gérer plusieurs choses en même temps. On n’a pas trop le choix quand on développe un projet toute seule!

Cette aventure m’a aussi permis d’apprendre à aller vers les gens sans gêne, de prendre ma place et de ne pas hésiter à parler de mon projet.

Qu’espères-tu accomplir avec ton projet?

J’espère que ma première collection d’oeuvres permettra d’amasser suffisamment de fonds pour permettre de soutenir une femme pendant toute une année (il faut 960$ par année pour financer une famille).

En termes de développement, j’aimerais sortir d’autres collections et créer d’autres produits, en plus de peut-être trouver d’autres distributeurs si je remarque que la vente en boutique fonctionne mieux qu’en ligne.

En plus de ton projet et de l’école, pourquoi avoir choisi de rejoindre le club entrepreneur de ton cégep?

Lorsque j’ai présenté mon projet d’entreprise au Défi OSEntreprendre, j’ai rencontré des gens qui faisaient partie du club. En discutant avec eux, j’ai trouvé que ça avait l’air le fun, donc j’ai décidé de m’y impliquer.

J’aime beaucoup la chimie qui s’est créée avec les autres membres. On participe à plusieurs activités en plus d’en organiser, on échange avec d’autres clubs de la région et on a accès à une foule de ressources pour avancer dans nos projets personnels. J’aime beaucoup!

Quel est ton conseil pour les étudiants qui ont une idée d’affaires en tête, mais qui hésitent à la concrétiser?

Joins le club entrepreneur de ton école et va rencontrer les ressources à disposition. Il y a tout pour t’aider à concrétiser ton idée!

 

___Découvre le projet ART’témis sur Facebook, Instagram et via le site web.

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