Entreprenant 2023 : Samuel Girard, de E-Gazon Saguenay

Transformer une industrie classique en faisant les choses différemment; c’est ce qu’on fait Samuel Girard et ses associés, Francis Bolduc et Félix Boivin, en lançant un service de tonte de gazon carboneutre grâce à l’utilisation d’équipement électrique. Croyant sincèrement que l’entrepreneuriat doit être durable, ils ont remis en question un modèle existant pour l’adapter à la réalité d’aujourd’hui, où le développement durable et la protection de l’environnement sont au cœur des valeurs et des préoccupations.

D’où est venue l’idée de lancer une entreprise de tonte de gazon avec équipement électrique?

À la base, l’idée vient de Félix et Francis, après que ce dernier a eu un cours sur les moteurs électriques. Puis ils m’ont proposé d’embarquer dans le projet avec eux, croyant que mon expérience en gestion serait un atout à leur formation en génie mécanique. J’ai vraiment été interpellé par l’aspect électrique, c’est ce qui m’a convaincu que c’était une bonne idée.

Aviez-vous tous déjà de l’intérêt pour l’entrepreneuriat?

On vient tous de familles d’entrepreneurs, on baigne dans cet univers-là depuis toujours, donc c’est un peu dans notre nature. Étant des amis d’enfance, on a souvent parlé de partir des projets ensemble, alors ça faisait du sens de finalement en lancer un.

Personnellement, j’ai toujours voulu entreprendre. Déjà, petit, lorsqu’il fallait vendre du chocolat pour des campagnes de financement, j’allais faire du porte-à-porte dans mon quartier au lieu de solliciter uniquement les membres de ma famille. Durant la pandémie, pour m’occuper, j’avais lancé une petite compagnie de vêtements. Ça n’a pas été un projet très rentable, mais j’ai beaucoup appris.

Comment avez-vous démarré le projet?

On a d’abord fait une phase de test avec seulement quinze terrains pour connaître le fonctionnement de l’équipement électrique: la durée de la batterie, le temps de recharge, l’entretien nécessaire, etc. C’est seulement après cette période d’évaluation et de préparation qu’on a lancé notre première année officielle d’opération en 2022 avec 95 terrains et nous trois comme seuls employés.

Cette année-là, on a aussi bâti un plan d’affaires, créé notre page Facebook et fait la promotion de nos services. J’ai participé à plusieurs concours d’affaires (concours Pitch ton entreprise, Défi OSEntreprendre, Prix Coups de cœur Loto-Québec, etc.), en plus de faire appel à des ressources entrepreneuriales au cégep pour nous aider à développer notre entreprise.

L’été 2023 sera notre deuxième année d’opération. Nous aurons deux équipes et un nouveau camion. Aussi, nous tenterons de diversifier notre clientèle, qui est composée jusqu’à maintenant que de particuliers.

Qu’est-ce qui différencie votre service de tonte de gazon des autres qui sont offerts?

Le E au début de notre nom est ce qui nous différencie le plus, c’est-à-dire le fait que nous soyons la seule entreprise de tonte de gazon du Saguenay – Lac-Saint-Jean qui utilise de l’équipement électrique. En plus d’être plus écologique, c’est également moins bruyant, un atout tant pour les clients que les employés.

C’est important pour nous de mettre l’environnement au centre de notre entreprise et de poser des gestes conséquents avec nos valeurs. Par exemple, ce que nous ne pouvons pas électrifier pour l’instant, comme notre pick-up ou le tracteur pour les très grands terrains, est compensé par l’achat de crédits carbone avec Carbone Québec.

Quel a été le plus gros défi rencontré quand vous avez lancé le projet?

Je crois que ça a été d’aller chercher des clients. C’est stressant de ne pas savoir si tu vas avoir assez de contrats pour rentrer dans ton argent.

Qu’as-tu appris sur toi à travers cette aventure entrepreneuriale?

Au-delà du fait que je ne suis pas matinal?! (rires) Pour vrai, j’ai découvert que je suis capable de trouver des solutions rapidement et que j’apprécie beaucoup le contact avec la clientèle. Ça m’a aussi confirmé que j’aime toucher à tout et m’occuper de la gestion globale de l’entreprise.

Ce projet-là, c’est beaucoup de travail, mais c’est surtout du gros fun. Je suis vraiment fier de ce qu’on a accompli, mes amis et moi.

Qu’est-ce que ton expérience au sein du club entrepreneur de ton cégep t’a apportée?

À travers le club entrepreneur du Cégep de Jonquière, j’ai accès à tellement d’opportunités, comme des concours de pitch et des événements de réseautage. J’ai aussi rencontré d’autres jeunes entrepreneurs, des gens qui comprennent ma réalité et qui veulent m’aider à avancer. C’est vraiment un beau réseau qui est complémentaire à mon expérience d’affaires.

Que dirais-tu à un.e étudiant.e qui hésite à démarrer son projet d’affaires?

Trois choses : Premièrement, il faut bien choisir avec qui tu t’embarques, car tous les amis ne font pas de bons partenaires d’affaires. Trouve des gens qui te complètent et qui partagent ta vision. Deuxièmement, garde en tête que tu dois toujours avoir du fun. Finalement, l’expérience que tu vas chercher en te lançant en affaires est tellement pertinente, ça peut être payant pour des stages ou des emplois futurs. Alors, qu’est-ce que t’as à perdre?

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