Découvre l’entreprenante du mois de septembre 2022
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Peux-tu nous parler davantage de ton cheminement personnel?
Depuis 2005, je vis avec un syndrome de stress post-traumatique (SSPT). Je suis une ex-militaire qui a été déclarée invalide à travailler. Mon SSPT était un poids pour ma santé mentale et j’avais besoin d’aide. Les ressources disponibles pour m’aider étaient très limitées et peu disponibles, alors j’ai décidé de créer mes propres outils, mes propres trucs. J’en ai profité pour suivre une formation et devenir infirmière auxiliaire.
Quelle est la source de ton idée d’entreprise?
Le tout a commencé avec un groupe d’anciens militaires ayant des SSPT, ils me demandaient de leur partager mes trucs. Un moment donné, je me suis dit que je pourrais monter un programme comportant plusieurs étapes, un cheminement vers l’acceptation de sa condition, le tout bonifié d’une liste d’outils pour passer à travers ce processus dans le but d’apprendre à vivre avec le SSPT et de retrouver un équilibre. Éventuellement, j’ai quitté le métier d’infirmière auxiliaire et je me suis mise à temps plein dans mon projet puisque j’en retirais un salaire.
D’où vient ta motivation?
J’ai toujours eu la fibre entrepreneuriale en moi, l’Escouade Ici et Maintenant est ma 4e entreprise. C’est aussi le cas de ma famille, mon oncle et ma tante ont des entreprises et ma mère était directrice générale d’une entreprise. Lorsque j’étais jeune et qu’on me demandait quelle était ma passion, je répondais que j’aimais faire du porte à porte chez les gens en leur offrant mon aide.
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Quand as-tu démarré ce projet?
Le tout a officiellement été lancé en décembre 2018.
Peux-tu nous donner plus de détails sur ce que fait ton entreprise?
L’Escouade est composée de 3 volets. Le premier est en lien avec le développement personnel au niveau du syndrome de stress post-traumatique (SSPT). J’aide les gens qui vivent avec un SSPT à apprendre à vivre avec et au-delà du diagnostic. Des outils pour apprendre à mieux vivre leur quotidien sont offerts. À l’occasion, je donne des conférences de sensibilisation afin de briser les tabous entourant ce domaine.
Le deuxième volet touche la gestion de charge mentale. J’accompagne les gens, soit en offrant une formation, des outils ou de l’accompagnement, afin qu’ils soient en mesure de mieux gérer leur charge mentale et de retrouver un équilibre au quotidien. J’aborde des sujets comme la gestion du temps, des priorités et de leur énergie, toujours dans l’optique de réduire le poids sur leur épaule afin qu’ils se sentent mieux dans leur tête.
Le troisième volet est un service aux entreprises que j’offre par l’entremise d’une équipe d’adjointes administratives et commis comptables offrant la prise en charge de tâches dont les entrepreneurs ne désirent pas s’occuper afin d’alléger leur quotidien. Des formations et des services de gestion de charge mentale sont également disponibles.
Que représente le papillon sur ton logo?
C’est un emblème de renaissance pour moi. Le cycle de vie du papillon m’inspire et me fascine. La chenille représente notre ancienne vie avec nos problèmes et charges mentales, et celle-ci se transforme en papillon, afin de prendre son envol. Pour ce qui est des ombres, c’est surtout un branding que j’utilise pour représenter les problèmes et difficultés dont les gens souhaitent se départir.
Quelles sont les prochaines étapes pour l’Escouade Ici et Maintenant?
J’ai actuellement deux employés à ma charge et j’aimerais me rendre à trois. J’ai le désir d’agrandir l’entreprise et d’avoir quelqu’un pouvant s’occuper de la nouvelle boutique qui vient tout juste d’être lancée, soit à la fin du mois de septembre. Cela me permettrait d’avoir plus de temps pour développer de nouvelles formations.
Quels sont les produits qui seront vendus dans ta boutique?
Plusieurs bruines aux fragrances variées, des rouleaux à bille pour soulager l’anxiété, des huiles essentielles, bref, divers produits en lien avec le bien-être visant à diminuer l’anxiété et aider à la concentration. Il y aura aussi des produits d’organisation comme les listes de tâches, des agendas, des cahiers d’entraînement et de budgets.
Comment faire pour utiliser tes services?
En général, on me contacte par l’entremise de ma page Facebook ou par courriel. J’entreprends une évaluation des besoins de la personne et on établit un plan de match. Mes rencontres et services se font en personne ou par Zoom.
J’ai aussi créé un groupe Facebook, qui est principalement utilisé par les gens avec un syndrome post-traumatique. Des capsules et du contenu informatif y sont partagés, autant par moi que par la communauté de gens qui échangent entre eux. Ce groupe est un peu comme leur « safe place ».
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Quels défis as-tu rencontrés jusqu’à maintenant dans ton parcours entrepreneurial?
Le plus difficile, c’est de faire comprendre aux gens que je ne suis pas psychologue. En réalité, ce sont les psychologues qui me contactent afin d’aller donner des formations dans des cliniques ou même de participer à des conférences afin de sensibiliser les gens aux enjeux du SSPT. Je pense qu’ils apprécient mon expertise côté pratique et que cela se jumelle bien à leur savoir théorique.
Un deuxième défi pour moi est de devoir faire ma place en dehors du système de santé professionnel, étant donné que je n’ai pas une formation reconnue officiellement comme c’est le cas pour un psychologue ou autre professionnel de la santé. J’essaie de me faire un nom, notamment en étant l’initiatrice du premier congrès pour les SSPT ouvert au public au Canada, dont la 2e édition est prévue pour le 12 novembre prochain.
Comment le SSPT a-t-il changé ta vision de la vie?
J’ai vu ça comme un défi. J’ai appris à me dépasser et à repousser mes limites. J’aime aller à contre-courant et je veux briser les tabous. C’est gratifiant de savoir que j’aide les autres et que je leur permets de retrouver un équilibre sain.
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À 34 ans, tu en es à ta 4e entreprise… Pourquoi retournes-tu à l’école?
J’ai décidé de faire un retour sur les bancs d’école afin de solidifier mes bases entrepreneuriales et de les pousser plus loin. C’est pourquoi j’ai décidé d’intégrer le programme de gestion de commerce au Cégep Limoilou.
Pourquoi as-tu décidé de t’impliquer dans le club?
Je pense que c’est une opportunité pour moi de pousser plus loin mon entreprise et d’élargir mon réseau de contacts. En étant membre de club, j’ai la possibilité de participer à plusieurs activités entrepreneuriales et de réseautage. J’ai accès à des experts et certains m’accompagnent dans le développement de mes entreprises. J’ai également participé au programme de Génération créative de la Factry grâce à l’ACEE du Québec, et je suis encore en contact avec certains des participants. À l’occasion, on organise des souper de réseautage qui nous permettent d’échanger sur nos opportunités d’affaires respectives. D’ailleurs, on envisage fortement de tous être présents au CLQ2022 de l’ACEE.
Les divers membres qui prennent part au parcours entrepreneuriat-étude ont une vision similaire, des objectifs communs et sont sérieux dans leurs démarches. Cela m’aide beaucoup à rester motivée dans mon cheminement scolaire.
Question finale
Quel est ton message ou conseil pour tous les étudiants qui voudraient se lancer en affaires?
Arrête de douter de toi et de tes capacités. Fonce, lance-toi! Le jeu en vaut la chandelle. Je pense que c’est important de bien s’entourer. Je pense aussi que ça prend beaucoup de volonté et cette flamme entrepreneuriale à l’intérieur de toi. Avec ça, tu peux arriver à faire tout ce que tu veux.
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