Ça veut dire quoi, valoriser le textile?
Valoriser le textile, c’est faire valoir la place et l’importance du textile. Dans notre société, on accorde peu d’attention à la qualité et aux méthodes de production des textiles qu’on achète. Pourtant, c’est un art qui demande du temps et du savoir-faire, et je veux mettre cela en valeur.
Quand l’idée de Les mailles serrées est-elle née?
C’est dur d’identifier un moment précis. Avant même de commencer mes études, je savais que je voulais bâtir un projet en lien avec le textile, j’avais déjà l’idée d’une boutique en tête, mais le projet était encore embryonnaire. Ça s’est concrétisé un peu plus quand j’ai commencé ma technique et quand j’ai rejoint le parcours entrepreneuriat-études de mon cégep.
Qu’est-ce qui t’a amené au Cégep Limoilou en technique de métiers d’art, option construction textile?
Mon parcours postsecondaire est rempli d’allers-retours. J’ai fait mon cégep aux Îles-de-la-Madeleine en arts, lettres et communication avant de déménager à Rimouski pour faire un baccalauréat en littérature. Malgré mon amour pour la lecture, j’ai vite réalisé que je ne me plaisais pas dans ce programme. Je suis donc revenue aux Îles, le temps de choisir en quoi me réorienter. Durant ma sabbatique, en travaillant au resto de mes parents, j’ai réalisé que je souhaitais pouvoir être créative dans mon travail.
Cela m’a amené à choisir un programme d’étude plus pratique, en cohérence avec mon intérêt pour l’artisanat. Je suis donc partie à Québec pour débuter une technique de métiers d’art au Cégep Limoilou. Si j’avais d’abord choisi l’option ébénisterie, j’ai vite changé pour construction textile. J’aimais déjà le tricot, je savais que je voulais faire un projet avec le textile, donc ça s’est avéré être le meilleur choix.
Pourquoi as-tu décidé de participer au parcours entrepreneuriat-études au Cégep Limoilou?
J’avais déjà une idée générale de mon projet, donc le parcours semblait une belle opportunité d’apprendre comment pousser Les mailles serrées plus loin. J’ai été contente d’y participer, car ça m’a permis d’avoir accès à de l’accompagnement et des ressources, de vivre mes premières expériences entrepreneuriales concrètes – notamment à travers le concours Propulse ton idée et le Salon des entrepreneurs étudiants – et d’obtenir de bons conseils pour prendre des décisions éclairées sur la suite de mon projet.
J’ai appris plein de choses, et maintenant je sens que j’ai besoin de temps pour assimiler tout ça et trouver comment faire les choses à ma manière, selon mes valeurs.
D’où vient ta fibre entrepreneuriale?
J’ai grandi dans une famille d’entrepreneurs, donc c’est peut-être quelque chose d’inné ou que j’ai acquis en grandissant. Toutefois, c’est durant mes études que j’ai vraiment réalisé qu’il y avait un monde de possibilités devant moi, que je n’avais pas à avoir peur et que je pouvais tracer mon propre chemin.
Où en es-tu dans le développement de ton projet? Que trouves-tu le plus difficile?
Développer Les mailles serrées tout en complétant ma technique, c’est très demandant. Les nombreux projets que je dois réaliser dans le cadre de mes cours prennent beaucoup de mon temps. Je dois trouver l’équilibre, me donner du temps même si ça retarde l’avancement de mon projet.
Actuellement, je cherche à développer un projet qui fait sens, mais à le faire d’une manière qui respecte mes valeurs et qui correspond à ce que je suis. Je crois qu’il me reste plusieurs éléments à définir avant de mettre sur pied les prochaines phases, mais j’ai confiance que je trouverai la meilleure manière de remplir ma mission. Pour l’instant, Les mailles serrées est une plateforme de valorisation du textile, et un jour, ce sera un atelier-boutique.
Pourquoi souhaites-tu établir ton entreprise aux Îles-de-la-Madeleine?
J’ai grandi aux Îles-de-la-Madeleine, ça fait partie de moi. J’aime m’inspirer de la nature pour créer et je veux mettre de l’avant les valeurs et le savoir-faire que j’ai appris aux Îles à travers mon entreprise. Je souhaite aussi apporter quelque chose de nouveau à ma communauté en offrant un espace social, peut-être à travers des cours ou des activités.
Quel est ton conseil pour les étudiants qui voudraient se lancer en affaires?
Je leur dirais simplement d’être fidèle à eux-mêmes, c’est le plus important.