Entreprenants 2022: Capucine et Camille, Les Bougies Windle

Une bougie parfumée saine et naturelle coulée dans une ancienne bouteille de vin, c’est ce que Capucine et Camille ont créé en voulant donner une deuxième vie à une bouteille qu’ils souhaitaient conserver. Ce projet personnel est devenu le produit phare d’une toute nouvelle entreprise, Les Bougies Windle, fondée par deux étudiants de HEC Montréal. Discussion avec Capucine Vaillant et Camille Duffort.

Une bougie pour votre bien-être et celui de l’environnement

Comment le projet a-t-il vu le jour?

C’est parti d’un projet DIY qu’on a fait à la maison. On avait reçu une belle bouteille de vin de la part des parents de Camille et on ne voulait pas la jeter, donc on a décidé de la couper et de la transformer en chandelle. Le résultat a suscité l’intérêt de nos amis, on en a donc fait quelques autres avant de réaliser qu’il y avait là une opportunité d’affaires intéressante. On s’est mis à faire des recherches sur la fabrication de bougies, et c’est là que notre aventure entrepreneuriale a commencé.

Qu’est-ce qui fait la singularité de vos bougies?

Déjà, nos bougies sont faites à la main et nous assurons nous-mêmes toutes les opérations, de la récupération des bouteilles jusqu’à l’envoi des commandes. Aussi, les ingrédients utilisés dans la fabrication de nos bougies – cire de soya, fragrances naturelles, tige de coton – sont naturels et sains, contrairement à plusieurs chandelles commerciales qui contiennent des stabilisateurs, des additifs ou d’autres substances potentiellement toxiques. Chaque bougie est coulée dans une ancienne bouteille de vin que nous récupérons auprès de restaurateurs montréalais (de là le nom Windle = wine + candle), permettant ainsi de surcycler le verre au lieu de le jeter. Ces spécificités rendent notre produit unique et différent des autres bougies qu’on trouve sur le marché.

Comment s’est passé la vente de vos premières bougies?

Après avoir effectué des recherches et des tests durant presque toute l’année 2021, on a commencé à vendre nos premiers produits sur les réseaux sociaux un peu avant Noël. On a vu un bel engouement des gens, qui ont acheté et racheté nos bougies. Cela nous a permis de confirmer l’intérêt pour notre produit et de constater que tout le travail réalisé dans la dernière année en avait valu la peine. On a alors créé une boutique en ligne pour faciliter les ventes et on a optimisé nos opérations pour pouvoir produire en plus grande quantité afin de répondre à la demande grandissante.

Où en êtes-vous dans le démarrage de votre entreprise?

La production et la vente en ligne vont bien, nous sommes à démarcher des distributeurs pour réussir à amener nos bougies sur les tablettes de petites boutiques et épiceries zéro déchet. Aussi, nous souhaitons améliorer notre capacité de production en intégrant un local plus grand et en engageant des employés.

Qu’est-ce qui vous a motivé à développer un produit axé sur des valeurs d’écoresponsabilité?

Camille : On considère qu’on doit tous essayer d’avoir un impact à notre échelle. À nos yeux, le faire à travers un projet entrepreneurial nous donne encore plus d’impact. Tant qu’à faire les choses, autant les faire en rendant le monde meilleur.

Capucine : Au quotidien, on essaie de faire des choix conscients et responsables lorsqu’on consomme et qu’on achète. Il était donc naturel de faire de même pour la création et la commercialisation d’un produit. C’est au cœur de nos façons de faire… et d’être!

Comment voyez-vous l’avenir pour Les Bougies Windle?

À travers chaque bougie, on veut promouvoir des valeurs sociales et écoresponsables, communiquer notre volonté de développer une économie circulaire et locale.

L’économie circulaire est un élément fondamental de notre modèle d’affaires. Cela passe autant par la récupération de bouteilles dans les restaurants que par notre intention de privilégier l’insertion sociale au sein de notre équipe de production. En effet, nous souhaitons créer des emplois solidaires en embauchant des personnes en réinsertion professionnelle ou en situation de handicap.

D’ici 5 à 10 ans, nous voulons mettre fin à la présence de bougies toxiques sur le marché tout en inspirant les entreprises d’ici à se tourner, comme nous, vers une économie circulaire.

Jeunes entrepreneurs en développement

Qu’est-ce qui vous a mené à étudier et à expérimenter l’entrepreneuriat?

Capucine : En fait, je ne connaissais pas grand-chose à l’entrepreneuriat, j’étais surtout intéressée par la gestion des opérations et la logistique au départ. C’est en découvrant l’écosystème entrepreneurial de Montréal et en développant ce projet de bougies que j’ai découvert mon désir d’entreprendre.

Camille : J’ai fait des études en ingénierie au départ, mais je me suis redirigé vers l’administration car je voulais diversifier mes tâches et toucher à tout. J’ai toujours aimé prendre mes propres décisions et faire les choses à ma façon. L’entrepreneuriat permet ça.

Comment bénéficiez-vous de l’écosystème entrepreneurial qui vous entoure?

On a la chance d’étudier dans un établissement bienveillant où tout le monde s’entraide et où les ressources sont accessibles. On réalise aussi qu’au Québec, surtout à Montréal, tout est possible et accessible, il suffit de mettre les efforts pour atteindre ses objectifs. On a donc profité de plusieurs opportunités à notre portée pour nous aider à développer notre projet et pour acquérir davantage de connaissances et de compétences dans des domaines connexes à la gestion.

On a pris part à des concours de pitch (concours de pitch ACEE, Pitch Café, La Grande Finale) pour apprendre à bien présenter notre idée d’affaires. On a aussi joint le club entrepreneur étudiant de HEC Montréal, La YEP, afin d’expérimenter les divers aspects de la gestion de projets et de bâtir notre réseau de contacts. Finalement, on a la chance d’être incubé dans le Parcours entrepreneurial Rémi-Marcoux, un programme de d’accompagnement de 6 mois pour nous aider à bâtir notre entreprise.

Ce sont toutes des ressources inestimables qui nous apportent beaucoup et qui nous aident à grandir en tant qu’entrepreneurs.

Quels sont vos conseils pour ces étudiants qui ont une idée d’affaires, mais qui hésitent à se lancer?

On vous conseille de commencer petit et d’y aller un pas à la fois. Il vaut mieux focaliser sur ce qui est accessible et de ne pas voir trop grand tout de suite.

Aussi, une chose qu’on a appris, c’est qu’il ne faut pas tomber en amour avec la solution qu’on souhaite développer, mais plutôt avec le problème qu’on souhaite régler grâce à notre projet. C’est ce qui vous poussera à continuer à long terme.

Finalement, si vous avez une idée, il ne faut surtout pas la cacher! Parlez-en au maximum de personnes pour la valider, la bonifier, la tester. Cela vous aidera à concrétiser votre projet.

 

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